mardi 12 janvier 2010

Top X Films '09


Un peu laborieux à établir celui-ci franchement, comparé à 2008, qui comptait des grands moments de cinéma avec le géant
Hunger ou El Dorado qui avaient tué la concurrence, 2009 n'atteint pas la cheville de la cuvée précédente mais bon c'est pas tous les jours noël. C'est malgré tout un top XII. On commence avec un film qui n'en est pas vraiment un puisque c'est un documentaire compilé à partir des rushes d'un film jamais achevé par Henri-Georges Clouzot, une archive précieuse qui laisse entrevoir en substance ce qui aurait du être une révolution cinématographique, ni plus ni moins. Hors classement.




L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot - Serge Bromberg

Un chef d'oeuvre avorté, au buget garantuesque financé par les ricains à la démesure de son auteur caractériel, les meilleurs chefs-op de l'époque (et du monde) consacrés au développement esthétique du film, recherches expérimentales sur le thème de la folie, et tout entier voué à la sublimissime impératrice de mon coeur : Romi Schneider.
Clouzot tient déjà idée de la structure du film, qui montrera le monde réel en noir et blanc et celui des fantasmes en couleurs.

" 150 techniciens, 3 équipes de tournage sont à pied d'oeuvre, sous la férule impitoyable d'un réalisateur insomniaque. Rien n'ira pourtant comme il se doit. Techniciens poussés à bout, gâchis financier, équipes inactives, tensions avec les acteurs... Le cinéaste, indécis, semble être devenu prisonnier de son perfectionnisme et de son ambition. Il se brouille avec Serge Reggiani, qui quitte le tournage pour l'hôpital. Appelé à la rescousse, Jean-Louis Trintignant n'a pas le temps de prendre ses marques, Clouzot étant lui-même victime d'un infarctus.
Fin de partie."
Le Monde


Bref, le regret d'un projet plutot génial.
En gros, le choc visuel de 2009 date de 1964.



10 ex aequo. Antichrist - Lars Von Trier

Tout le monde s'est foutu de cette scène ( j'ai une pensée de pitié pour ceux qui ont ricané dans la salle du MK2 beaubourg ) mais ce renard des bois qui se met à causer, j'ai kiffé!
Super beau et parfois flippant. Prix d'interprétation mérité par la petite Gainsbourg, qui pour l'ancedote pensait qu'elle avait un cancer du cerveau juste avant le tournage. Mais en fait non, elle avait juste du sang ça va maintenant. J'ai lu ça dans les chiottes des copines ce week end yavait le dernier ELLE. Enfin bon faudrait dire au plus grand réalisateur du monde ( >autoproclamé <) qu'il suffit pas d'être dépressif pour être inspiré. L'ambiance est réussie mais ya un truc qui m'échappe ou le délire psychanalo-satanisto-file-moi-des-coups-de-tournevisse-ohoui-je-t'aime, c'est pas mal creux ?
Jolie provocation de sale gosse, c'est déjà pas si courant.

" Chaos reigns! "


10 ex aequo . Still Life - Jia Zhang Ke


Le film qui te fait réaliser que les chinois ils sont vraiment vachement nombreux.


9. Up - Pete Docter



Dans ce classement juste pour le segment qui retrace la love story de Carl & Ellie, déjà culte.
Disons qu'en 4 mn les glandes lacrymales sont sollicitées à un rythme soutenues. Chienne de vie.


8. Les Noces Rebelles - Sam Mendes


Une autre love story, mais à l'opposé total, celle-ci décrit la désagrégation du couple : ses lachetés, ses illusions et sa mauvaise foi, et une autre tension pas souvent exploitée mais bien sournoise aussi : l'anticonformisme naïf, le complexe du "l'herbe est plus verte ailleurs" comme solution à toute les crises. On a tous cette envie de croire être au dessus de la vie, meilleur que les autres, qu'on se fera pas avoir par le temps qui passe, et c'est exactement ce qui cause la perte des beaux Léo et Kate, pourtant moins bêtes qu'un couple ordinaire.
On retrouve bien l'esprit d'American beauty, version fifties, centrée sur la mécanique des rapports hommes-femme qui ne vont pas de soi .
Malheureusement complètement universel.


7. Max & les maximonstres - Spike Jonze



Malgré un abus de musique folk et d'effets "nostalgiques" genre super 8, un conte vicéral sur le monde de l'enfance qui se débat avec les grandes personnes. Une chouette ballade imaginaire. Pleine de grands débordements à fleurs de peaux, où chaque séquence fait écho aux petites violences du réel.

Avatar ça pue du cul, aux chiottes les schtroumpfs de l'espace!!! Donnez l'oscar des meilleurs SFX au studios Jim Henson pour les costumes des maxismonstres géants à la Neverending Story, bordel!


6. The Chaser - Na Hong Jin


La nouvelle surprise coréenne, après Memories of murder de Boon Jon Ho qui déconstruisait déjà les codes du polars traditionnel, avec cette course poursuite sanglante d'un pimp de seoul à la recherche d'une de ses gagneuses enlevée par un serial killer (dont la quequette fonctionne pas, élémentaire mon cher tonton freud). Le-dit boucher se fait arrêter au milieu du film et se fout bien de la gueule de poulets incompétents, avant d'être relaché, puis la traque repart de plus belle.
Violent. Inspiré de faits réels.


5. Morse

L'anti-twilight. C'est pas une histoire de vampires à la mode pour pucelles mais une histoire d'amour entre un enfant de 9 ans et une suçeuse de sang qui à le même âge, mais depuis beaucoup plus longtemps...



4. Le Ruban Blanc - Michael Haneke

Blanc comme l'enfer.



3. Les Herbes Folles - Alain Resnais

Affiche dans l'esprit de Magritte, ce qui résume bien ce delirium tremens passionné d'1h40.
Par Blutch, qui balance de bien belles images depuis qu'il se prend pour Degas.
La séquence de fin la plus barrée que j'ai jamais vu en salle.


2. Un Prophète - Jacques Audiard

Tiens prends ça dans ta gueule petit Sarko
avec tes prisons sordides, tes comparutions immédiates et tout le reste de ta politique stérile au karcher.



1. Watchmen - Zack Snyder


Gros dévoreur d'Opening sequence que je suis, le meilleur générique de l'année aura été celui des Watchmen qui rassasie bien la rétine. Et les 3h qui suivent sont pas décévante ce qui gache rien. Malgré des affiches affreusement jaune d'une putasserie qui me rebutait, pas fan de comics donc pas familier de l'oeuvre originale d'Alan Moore, ce produit, d'autant plus signé par le mec qui avait commit le très beuglant 300, n'avait rien d'engageant. Mais la BD de base est une oeuvre monumentale complexe. Respectée à la virgule prêt, c'est un film de super héros qui démonte conscienseusement le concept du super héros (globalement tous les cinglés en collant qui finissent en -man). L'hypothèse de départ est simple: "et si les superman existaient dans la réalité, pourraient-ils être vraiment des héros?"
Bon.
On va pas la faire courte.

Avec tout ce que ça comporte de niveaux de lecture, politique, émotionnel, social, nous voilà en face de vengeurs masqués qui ont du mal à être des gens valables dans l'ordinaire (voire qui ont laissé tombé), des personnages humanisés avant d'être des machines à alimenter le surmoi de l'américain moyen à la maturité émtionnelle d'une poutre et prêt à dégainer 10$ pr sortir 2h de sa vie décevante. Ici, pas de bourrin "gentil" qui casse du bourrin "méchant" pour montrer qu'il est le plus costaud et sauver la princesse, oh non. Juste des types et des nanas coincés entre leur projet moral induit par la responsabilité d'utiliser les superpower pour des causes nobles, et leur réalité émotionelle toute pourrie, leur relations avec les autres plus ou moins fucked-up.

Méprisé par la population jalouse, instrumentalisés par le gouvernement comme une vulgaire CIA de luxe, tout le monde en a gros sur la patate et au fond plus t'as de responsabilités : plus c'est la grosse galère. Alcoolisme, abus de pouvoir, meurtre, isolement, dépression, cynisme, les Sauveurs Christiques traditionnels sont pas plus inspirés que n'importe qui quand il s'agit de régir leurs petite crises existentielles. C'est juste jouissif de voir ce genre de traitement littéraire appliqué au modèle de récit craignos prédominant depuis 10 ans, en ces temps de spider man 3-superman 6-Xmen 12 etc. car le film va au bout du genre. Un film de super héros : pour quoi faire ? Et surtout quel projet anime notre besoin de fantasmer des sauveurs ? Le twist final fait froid dans le dos, et on sort de la salle en étant soulagé que ces héros n'existent pas. La grandeur de Moore est d'affirmer face à l'individualisme triomphant, "rien ne vaut une bonne démocratie pour pas se prendre une ogive nucléaire sur le coin de la gueule".
Il n'y a pas de héros, seuleument des fabrications de héros. En soi le propos est interressant à rapprocher de La Mémoire de nos père de Clint Eastwood, qui parlait très bien des constructions médiatiques de braves soldats hissé en icones nationales sur un malentendu, à des fins uniquement politiciennes. Nos héros, même fictifs, sont au service de quelle guerre, qelle culture impose-t-il?

A la fois une parabole anti-faciste, analyse des fantasmes derrière tous ces surhommes qu'on nous sert à tout bout de champ, contre ces mythes americains idéalistes au service d'un puritanisme qui rêve encore d'un christ gros papa pour tout régler, le tout dans une sauce rétro futuriste pas banale, bref c'est une mise à l'épreuve ironique de nos mythes contemporain, et c'est bien fait. Faut pas être hypocrite, ya quand même des bastons super coolos.

Pas étonnant que le film (produit pour 200millions de $) ait fait un four auprès des ricains. Tu fais pas payer un gosse pour casser ses superjouets sous ses yeux après, tu lui enlève son hochet il fait la gueule le pauvre.




Watchmen - Opening title sequence - Watch more Videos at Vodpod.


Un condensé sans parole qui reprend des clichés célèbres de l'histoire récente U.S. pour les détourner violement, et parvient à nous faire basculer doucement dans un univers géopolitique parallèle où la guerre froide aurait subsisté dans les années 80. L'équilibre de la terreur sert de trame à un récit ambigu, comme ses protagonistes masqués, et un gros con de Nixon réac réélu pour la troisième fois permet d'instaurer un climat sombre de thriller (on est sur un "whodunnit?" classique) au service d'une étude béton .

bonus - The Times They Are A-Changin' - Bob Dylan (Watchmen OST)
All Along The Watchtower - Jimi Hendrix (Watchmen OST)

bonus - Pour commencer 2010, un bon gros glaviot de cowboy de ce bon vieux Clint


(cliquer sur l'image pour voir clint cracher)

"Happy new year, m*thrf*ck*z ! "


Aucun commentaire: